Comme chaque année, le président du Conseil communal du Mont-sur-Lausanne est invité à prononcer un discours à la fête du 1er août organisée par l’Amicale des Sapeurs Pompiers du Mont et de la Mèbre, au Châtaignier.
Cette année, le président Barry Lopez est un élu de l’Alliance Montaine, membre du PLR.Vaud. Voici son discours :
Chers représentantes et représentants des autorités,
Chers membres de l’organisation,
Chères concitoyennes, chers concitoyens,
Mesdames et Messieurs,
C’est un plaisir et un honneur que de pouvoir être présent parmi vous.
La fête nationale c’est le moment de parler de nos valeurs, d’héritage et d’avenir. J’aimerais partager avec vous ce que je répète souvent à l’étranger. Je veux vous parler de ce qui me rend fier et qui explique la réussite de notre pays, mais également des défis auxquels nous allons devoir faire face au Mont-sur-Lausanne, en Suisse et dans le monde.

Avec la crise sanitaire, nos autorités ont mis en place avec succès des outils que nous pensions ne pas utiliser, comme la loi urgente. Le peuple a voté favorablement par deux fois les mesures urgents prise par le parlement et notre gouvernement. Notre démocratie fonctionne et elle est saine.
A titre de comparaison, je vous invite à voir ce qu’il se passe dans d’autres pays :
France : Un président amoindri, et un gouvernement qui doit répondre à toutes les polémiques et invectives pour trouver une majorité à chaque sujet. L’extrême droite n’a jamais été aussi forte.
Allemagne : un pays qui doit faire face à l’héritage qu’on pensait idéal de la chancelière Merkel mais qui face à la Realpolitik, soumet le pays au chantage d’un méprisable Poutine.
Italie : un record battu, 18 mois sans élections, on n’arrête pas le progrès. Ça pourrait être un fait amusant, mais le 1er parti dans les sondages en vue des élections est Fratelli d’Italia, se revendiquant comme les héritiers de Mussolini…
Et le dernier, mon pays d’origine : l’Espagne voit Vox un parti d’extrême droite, nostalgique de Franco et dont certains membres appellent à la violence, prendre une grande place à chaque élection.
Nos libertés, notre Etat de droit, notre sécurité et notre démocratie doivent être protégées. Personne ne pensait revoir une guerre en Europe, et pourtant le gouvernement de Poutine a décidé d’envahir l’Ukraine, un pays frère et voisin. Les ukrainiennes et ukrainiens sont nos sœurs et nos frères car ils défendent et meurent pour défendre nos valeurs face au régime pseudo-démocratique de Poutine.

Nos libertés, notre Etat de droit, notre sécurité et notre démocratie doivent être protégées. Personne ne pensait revoir une guerre en Europe, et pourtant le gouvernement de Poutine a décidé d’envahir l’Ukraine, un pays frère et voisin. Les ukrainiennes et ukrainiens sont nos sœurs et nos frères car ils défendent et meurent pour défendre nos valeurs face au régime pseudo-démocratique de Poutine.
Face à cette attaque, nous ne pouvons rester les bras croisés et notre soutien aux sanctions est un engagement en faveur de nos valeurs démocratiques, nos libertés et notre sécurité. D’aucuns disent que nous avons bradé notre neutralité. Mais c’est une fausse excuse, la Suisse a toujours pris position quand l’Histoire (avec un grand H) se présentait devant ses portes.
Par exemple, ça n’était un secret pour personne que pendant la guerre froide, les Suisses ont choisi le camp de l’occident et non du communisme.
Ne pas prendre de sanctions équivaudrait à nous asseoir sur nos valeurs.
Cette guerre a d’autres conséquences. Celles-ci ont un impact sur notre prix de l’énergie et le prix de l’alimentation. En Suisse et en Europe nous sommes arrivés à un stade où ces deux sujets n’étaient plus un sujet de préoccupation.
Ces dernières semaines, un autre sujet de préoccupation se rappelle à nous avec la canicule. Il faut se le dire, les effets de la crise climatique seront brutales.
A toute crise il y a une opportunité, et contrairement à certains contemporains qui voient avec pessimisme le futur, je reste positif. Nous devons changer nos habitudes et nos moyens de vivre aussi vite que possible. En revanche, pour obtenir ce changement, nous devons le faire comme nous le faisons depuis des années, en respectant notre Etat de droit. Il y a un désavantage, cela prend plus de temps, mais son acceptation est plus forte parmi la population.
Prenons un exemple que j’ai entendu ce matin d’une radio espagnole.
En Espagne la température dans les centres commerciaux est règlementée (je ne le savais pas) à 25°. Le gouvernement souhaiterait passer à 27°. Mais le commentateur soulevait un problème, il y a plus de magasin Zara que d’inspecteurs d’Etat. Dès lors, comment faire appliquer ces mesures ? En Suisse, nos valeurs démocratiques et notre société font corps et rendent les lois acceptables.
Alors à chaque niveau nous devons prendre des mesures pour aller dans ce sens. Mais des mesures censées et non punitives. Le récent refus en votation, malgré la consensus politique de la Loi dite CO2, en est un clair exemple.
Au Mont-sur-Lausanne nous faisons également face au changement climatique qui préoccupe tout le monde.
Par exemple, nous allons devoir nous prononcer sur une initiative communale demandant plus d’arbres.
Et nous avons la chance de compter sur une municipalité sensible à ce sujet. D’ailleurs, en unissant nos forces et en faisant preuve de compromis entre les forces politiques du Mont, je suis certain que notre commune peut devenir une ville exemplaire sur la question de la gestion de nos ressources et des changements à adopter en communauté.

En plus d’une meilleure gestion des ressources nous devons également miser sur l’innovation. En Suisse nous n’avons pas de matières premières, mais nous avons de la matière grise.
Par exemple, l’EPFL a mis au point un système qui se rajoute aux poids lourds et ainsi ceux-ci ne rejettent plus de CO2. Et même mieux, le secteur privé va financer à hauteur de plusieurs milliards le projet de cargo sous-terrain qui relira Genève à St- Gall, en passant par Lausanne et Yverdon. Ce projet permettra de faire passer des marchandises automatiquement d’une ville à une autre, par un réseau de rail sous-terrain et ainsi réduire l’utilisation de poids-lourds. Le projet sera entièrement financé par des entreprises privées et le premier tronçon sera prêt en 2031.
Voilà des exemples qui montrent que des solutions innovantes sont possibles, mais nous devons également changer certaines de nos habitudes.
Notre système démocratique, nos libertés, notre Etat de droit, notre sécurité nous permettent de faire face à tous les défis, mais comme nous le prouve encore l’actualité, elles ne sont pas acquises.
Pour citer un homme politique, stratège et historien athénien né vers 460 av. J.-C. (et navré d’écorcher son prénom) : Thucydide, a dit une phrase qui me tient particulièrement à cœur : « Se reposer ou être libre : il faut choisir » ! C’est clairement le choix que nous devons faire aujourd’hui.
En 731 ans d’histoire, nous avons exercé nos valeurs, basées sur la démocratie et la liberté. Faisons donc, ensemble, le choix de préserver notre héritage !
Voici mon vœu pour nous toutes et tous, en cette fête nationale.
Je vous souhaite une très belle fête du 1er août !